Vous redoutez les dark stores ? Intéressez-vous aux data centers ! La région parisienne connait une explosion des données sur internet qui transitent par son territoire (80% sont professionnelles et donc générées par les entreprises et les organisations publiques). Selon Digital Realty, leader mondial des data centers, d'ici à 2030, la métropole parisienne a besoin de 1400 hectares (15% de la surface de Paris) pour créer de nouveaux data centers. Et ainsi permettre aux données de cheminer sans encombre (aujourd'hui les data centers sont surtout implantés à Plaine Commune dans le nord-est de Paris).

Un data center c'est quoi ?

Un data center c'est comme un aéroport. Des pistes sur lesquelles des compagnies aériennes viennent se plugger pour permettre aux avions d'atterrir ou décoller. Plus vous avez de compagnies aériennes (et de passagers à transporter), plus l'aéroport est grand. Idem pour les data centers. Plus vous avez d'entreprises de grandes tailles concentrées sur un périmètre restreint, plus vos data centers sont grands. Hors la métropole parisienne est au coeur du transit des données entre le nord et le sud de l'Europe.

La course au gigantisme

Depuis peu, le flux des données au niveau mondial est plus important que le flux des marchandises. Il y a vingt ans, un data center c'était un bâtiment de 2000m² pour un investissement de deux millions d'euros. Aujourd'hui, avec l'explosion des données sur internet, un data center, c'est un bâtiment de 40 000m² pour un investissement de 1,5 milliards d'euros. On assiste donc à une course au gigantisme.

Les enjeux

Pour la métropole parisienne, les enjeux sont stratosphériques. 80% des données sont générées par les entreprises et les organisations publiques. En matière d'attractivité aussi. Inutile de songer à accueillir des entreprises leaders si vous ne pouvez pas leur offrir des infrastructures numériques dignes de ce nom. Hors les besoins des entreprises sont exponentiels.

Au pied du mur

La superficie de Paris c'est 10 500 hectares. Dédié 1400 hectares pour les data centers dans la métropole parisienne d'ici à 2030, relève aujourd'hui de la science fiction compte tenu de la rareté du foncier disponible. La Métropole du Grand Paris n'a par ailleurs aucun pouvoir pour l'imposer aux élus locaux. Cette décision ne peut donc revenir qu'à l'Etat (qui a déjà du mal à obliger les élus locaux à construire des logements, priorité des priorités des habitants, alors des data centers...).

Quelles alternatives ?

Une première alternative consisterait à créer des data centers de plus petite taille (avec donc des rentabilités moindres). Les dents creuses ne manquent pas dans la métropole parisienne (parkings, zones techniques, souterrains...).

Une seconde alternative consiste à évoluer vers la sobriété numérique (à l'instar de la sobriété énergétique actuelle, subie et non choisie). Car en matière de sobriété numérique, il est encore temps de la choisir. Mais c'est un peu comme se dresser face à un train lancé à pleine vitesse. Qui s'y risquera ?