Alors que la grande majorité de la population ne bouge pas assez pour rester en bonne santé, le design actif propose de remédier à notre inactivité en ville, tout en rendant l’espace public plus attractif.

95% des Français ont un niveau d’activité physique insuffisant. C’est ce que révèle une étude menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Si nous avons tendance à rester inactifs, en passant notre temps (en règle générale, pour les métiers du secteur tertiaire) de notre siège de bureau à notre siège de voiture, l’espace public pourrait nous donner envie de bouger.

Le design actif, ce sont des aménagements pour inciter à l’activité physique ou sportive. La particularité du design actif, c’est de pouvoir inciter tous les publics et c’est une pratique qui se veut libre et spontanée”, résume Alice Bessonnet, urbaniste chez URBANOVA qui a co-rédigé, avec le fondateur de l’agence Lionel Gastine, un guide pratique destiné aux collectivités.

Couverture du Guide du design actif

Pour encourager les citadins à pratiquer une activité physique quotidienne, il existe une multitude d’options et d’outils à mettre en place dans l’espace urbain. “Il y a du mobilier comme des agrès, la signalétique, le marquage au sol, c’est-à-dire, des messages qui vont nous inciter à être actifs, et puis on a une conception plus macro où l’on va penser les déplacement à l’échelle d’une ville donc créer des parcours qui seraient sans ruptures pour les piétons et les vélos”, explique Alice Bessonnet.
La ville de Strasbourg a par exemple adopté un plan piéton qui vise à encourager la marche pour les courts trajets, en aménageant des axes sécurisés et agréables à parcourir. Des amménagements qui profitent à tous et pas seulement aux citadins au plus haut de leur forme. Les personnes agées ont, par exemple, eux aussi besoin d'itintéraires plus calmes et sûrs sur lesquels se déplacer sereinement.

Renforcer l’attractivité des centres-villes

Tout en s’inscrivant dans la mouvance d’une plus ville inclusive, l’idée du design actif est de favoriser une libre appropriation des espaces et des usages, par différents publics. “Par exemple, un banc va inciter une personne qui marche d’un point A à un point B à le faire parce qu’elle saura qu’elle pourra s'asseoir au cours du trajet et un sportif va pouvoir l’utiliser pour faire des exercices, un enfant va pouvoir l’utiliser pour jouer. Le design actif n’est pas très directif, il est plutôt dans l’incitation, avec un côté très attractif et ludique”, détaille l’urbaniste.

Enfin, au-delà du fait d’inciter à la mobilité, le design actif pourrait permettre de rendre les centres urbains délaissés, plus attractifs puisqu’il améliore la qualité des espaces publics (élargissement des trottoirs, développement des pistes cyclables, végétalisation des espaces).

Dans le cadre de l’élaboration du guide du design actif, six “territoires-pilotes” sont actuellement accompagnés, entre autres, par l’Agence nationale de la cohésion des territoires pour servir de laboratoires.