Ville Hybride s'est rendue pendant la première quinzaine d'août dans trois capitales d'Europe Centrale : Vienne, Budapest et Berlin. Nous vous proposons d'en restituer les temps forts dans une série articles jusqu'à la rentrée. Le second article porte sur l'urbanisme dégenré à Vienne.

"les femmes bâtissent la ville", panneau géant bordant le lac du nouveau quartier de Seestadt (photo © Ville Hybride)

Une ville pionnière

Vienne se lance au début des années 1990 dans la réalisation des espaces publics dégenrés, portés par la jeune urbaniste Eva Kail à la Mairie (ce qui lui vaut quelques railleries en interne, mais très vite les services sont convaincus de l'efficacité de la démarche). En prenant en compte les besoins des femmes, les services perçoivent vite que cela permet de faire la ville pour tous.

Depuis quelques années, Vienne est règulièrement en tête des classements des villes où il fait bon vivre. Cette dimension n'y est sûrement pas étrangère. Comment sont composés les espaces publics ?

les espaces publics sont systématiquement dotés d'assises, de points d'eau, de zones ombragées et bien sur... d'éclairages (ici dans le quartier de Seestadt) photo © Ville Hybride
invitation à occuper l'espace public (toujours dans le quartier de Seestadt) photo © Ville Hybride
des éclairages pour rassurer vers WestBahnhof (photo © Ville Hybride)
des espaces publics généreux pour les enfants‌ ‌(photo © Ville Hybride) - vers WestBahnhof
des assises pour les seniors (photo © Ville Hybride) - vers WestBahnhof
une meilleure prise en compte du vivant dans le tissu urbain existant (photo © Ville Hybride) - vers WestBahnhof
des coeurs d'îlots ou des espaces publics ouverts à Seestadt ? (photo © Ville Hybride)
vu du dessous de l'infrastructure dédiée au métro dans le quartier de Seestadt, pourvue sur plusieurs centaines de mètres de nombreux usages (parkings vélos, murs d'escalade, pistes de skate, city stade...) photo © Ville Hybride

Le réaménagement de la ReumannPlatz, située dans un quartier populaire, est un modèle du genre

du design actif pour inciter chacun à bouger (photo © Ville Hybride)
des assises omniprésentes et végétalisées (photo © Ville Hybride)
un espace de représentation pour les concerts, les spectacles vivants (photo © Ville Hybride)
des ères de jeux pour les enfants (photo © Ville Hybride)
un café et des terrasses pour partager (photo © Ville Hybride)
une végétalisation abondante des espaces, pour se rafraîchir... et s'apaiser (photo © Ville Hybride)

La voiture est-elle inexistante à Vienne ?

Non. On la retrouve surtout sur des larges boulevards, des axes dédiés (l'équivalent des axes rouges crées sous Chirac dans les années 90), où la vitesse tranche avec les quartiers qui ont récupéré de l'espace auparavant dédié à la voiture. L'automobiliste viennois adapte sa vitesse au contexte. C'est cela qui est remarquable en matière d'aménagement. Respectueux et mesuré dans les espaces récupérés sur la voiture (zone 30, zone 20, ruelle, passage piétons...). Energique et speed sur ces larges boulevards dédiés à la voiture. C'est le contrat passé entre les différents modes de mobilité dans cette phase de transition, pour en assurer le succès et l'appropriation par tous. Et ça marche ! La ville de Vienne ne se retranche pas derrière l'argument de la société cosmopolite pour justifier on ne sait quel manquement au contrat. Elle est hyper présente et ne lâche rien en matière de règles mises en place. A la fois pour les concevoir et surtout... pour les faire respecter ! Portage politique. Retranscription dans la nouvelle réglementation. Traduction claire dans les aménagements. Sanction en cas de manquement. Voici la recette viennoise.